Clôturer le cycle du gaspillage du plastique en Israël

Le plastique est bien trop précieux pour être gaspillé. En Israël, SwitchMed et l’ONUDI soutiennent le développement d'un système de recyclage en circuit fermé pour les emballages plastiques permettant de réduire les déchets, d’ajouter de la valeur aux déchets plastiques en tant que matière première et de développer une chaîne de valeur locale de recyclage pour l'industrie.

Publié le Mercredi 22 Juillet 2020· INDUSTRIE ET PRESTATAIRES DE SERVICES

Bon marché, léger et polyvalent, le plastique est devenu le matériau universel de nos économies. Les consommateurs, tout comme les entreprises, dépendent du plastique, mais la plupart des déchets plastiques bénéficient rarement d’une seconde chance. En 2015, la production mondiale de matières plastiques s’élevait à 407 millions de tonnes métriques (t), ce qui correspond à 302 t de déchets plastiques générés. Ces chiffres devraient doubler d’ici 2030, alors que seulement 10 % finiront dans une poubelle de recyclage. Outre les quantités importantes de gaspillage générées par ce modèle, nous observons également une importante perte de matière première tandis que le plastique a une grande valeur en tant que matière première recyclée. La réduction de la dépendance au plastique en tant que matériau à usage unique ne peut fonctionner que si un système complémentaire et circulaire pour les emballages en plastique est envisagé ; un système où le plastique jeyé peut être récupéré et transformé en nouveau plastique.

En Israël, l’industrie du plastique fait travailler environ 25 000 personnes, 400 entreprises, avec un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros par an, en plus de représenter 5-6 % du PIB national. Sur le million de tonnes de déchets plastiques qu’Israël génère chaque année, seuls 6 % sont recyclés et moins de 50 000 tonnes de résines plastiques recyclées sont produites chaque année. En comparaison, l’UE pourrait recycler 42 % des déchets d’emballages plastiques en moyenne en 2016 (source : EUROSTAT). Pour autant, la demande de résine recyclées de l’industrie du plastique ne cesse de croître et atteint près de 120 000 tonnes en 2019, donnant aux déchets plastiques un rôle plus important en tant que matière première indispensable.

Avec SwitchMed, l’Organisation des Nations Unies pour le développement (ONUDI) a, depuis 2014, démontré en Israël les avantages d’une production économe en ressources et durable par le biais des projets MED TEST II. La prochaine étape consiste à aider les industries à devenir plus circulaires en produisant à partir de matériaux d’origine recyclée qui peuvent être à nouveau recyclés.

En Israël, de nombreux déchets plastiques post-consommation collectés via les systèmes de consigne et les programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) sont exportés au lieu d’être recyclés sur place. Étant donné qu’Israël importe près de 80 % de résines vierges pour approvisionner l’industrie du plastique, une chaîne de valeur efficace du recyclage des déchets plastiques pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de matières premières.

Outre des capacités insuffisantes, les résines plastiques recyclées produites localement sont de mauvaise qualité, également en raison de l’absence de normes nationales relatives aux processus, produits de recyclage, y compris en ce qui concerne les matériaux d’emballage en contact avec les aliments. Les incitations économiques et les instruments politiques peuvent créer un environnement propice à l’augmentation de l’offre et de la demande de résines plastiques recyclées, stimulant l’innovation et de nouvelles opportunités de marché dans la chaîne de valeur du plastique.

Israël est en train de moderniser le système de collecte des déchets afin d’augmenter la quantité et la qualité des déchets plastiques triés tout en améliorant la capacité de l’industrie locale du recyclage à traiter des volumes plus importants de déchets plastiques post-consommation. Le ministère de l’Environnement élabore également une nouvelle stratégie nationale sur le plastique qui améliorera le régime de REP existant pour les emballages en plastique.

Dans la lignée de cette évolution, la seconde phase du programme SwitchMed financé par l’UE – projet MED TEST III, se concentrera sur des actions spécifiques pour améliorer la circularité de l’industrie du plastique en Israël en partenariat avec un pool d’acteurs institutionnels, tels que le ministère de l’Économie, le ministère de l’Environnement, les régimes de REP/de consigne, l’Association des industriels d’Israël et le Standards Institute of Israel.

Avec le programme SwitchMed, l’ONUDI va entreprendre une cartographie de la chaîne de recyclage des déchets plastiques et identifier des projets pilotes pour de futures démonstrations en Israël.  De plus, une étude de marché visant à établir un plan de recyclage du PET des bouteilles sera lancée et des ligne directrices pouvant soutenir une « conception pour la recyclabilité des emballages plastiques », des normes et des incitations politiques seront développées. La cartographie de la chaîne de valeur du recyclage des déchets plastiques devrait être finalisée avant la fin de l’année 2020.

Pour plus d'informations sur le projet MED TEST III en Israël, cliquez ici.

Israël importe près de 80 % de résines vierges pour approvisionner l’industrie du plastique, une chaîne de valeur efficace du recyclage des déchets plastiques pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de matières premières.

CELA POURRAIT AUSSI VOUS INTÉRESSER