L'ONUDI lance deux projets pilotes industriels au Maroc pour démontrer le recyclage des déchets textiles pré-consommation

Les projets pilotes démontreront la production de fils et de fibres de qualité utilisés dans des applications non tissées à partir de déchets textiles recyclés de l'industrie marocaine du textile et de l'habillement.

Publié le Lundi 11 Avril 2022· INDUSTRIE ET PRESTATAIRES DE SERVICES

L’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a annoncé deux projets pilotes visant à démontrer le potentiel de recyclage des fibres textiles à partir des déchets textiles pré-consommation de l’industrie marocaine du textile et de l’habillement.

Le 31 mars, à l’occasion de l’événement annuel Maroc in Mode, ces projets ont été annoncés aux acteurs de l’industrie marocaine du textile et de l’habillement et seront menés jusqu’à la fin de 2022, dans le cadre du projet SwitchMed/MED TEST III financé par l’UE.

Au cours du programme SwitchMed, en collaboration avec le ministère de l’Industrie, le ministère de l’Environnement, des marques de mode internationales et des partenaires clés tout au long de la chaîne d’approvisionnement du textile et de l’habillement, l’ONUDI évalue l’échelle industrielle des flux de déchets textiles pré-consommation et démontre des modèles commerciaux sur la façon de mieux valoriser les déchets textiles pré-consommation et post-industriels au Maroc.

Les déchets pré-consommation et post-industriels sont générés par la production de textiles et de vêtements ; il s’agit des chutes de coupe, des produits de seconde qualité, des déversements et d’autres déchets textiles. Une étude de projet récemment publiée estime les déchets textiles pré-consommation de la chaîne de valeur du textile et de l’habillement au Maroc à 83 200 tonnes par an. Jusqu’à 56 % de ces déchets contiennent des matières à haute valeur ajoutée, comme le coton à 100 % ou les déchets riches en coton. Mais pour recycler à l’échelle industrielle sans compromettre la qualité et les coûts, les flux de déchets textiles de pré-consommation doivent être classés et organisés en fonction de leur type et de leur qualité.

Les deux projets de démonstration identifiés présenteront les différentes étapes et les modèles commerciaux de valorisation des déchets textiles de pré-consommation au Maroc, en se concentrant sur la récupération des fibres de coton et le recyclage des fibres textiles pour les fils et les applications non tissées.

En collaboration avec EVLOX, l’un des principaux fabricants marocains de denim et fournisseur de grandes marques européennes, dont le groupe OTB (Diesel), le premier projet pilote démontrera la fabrication de fils de qualité à contenu recyclé tout en explorant le potentiel de l’approvisionnement local en déchets textiles de pré-consommation pour les fibres recyclées.

Avec une production annuelle de 15 millions de mètres de denim premium, EVLOX est à la recherche de solutions pour augmenter la part de fibres de coton recyclées dans ses tissus denim et réfléchit éventuellement à investir dans une usine de recyclage afin de répondre aux demandes du marché et aux objectifs de durabilité de ses clients.

« L’économie circulaire est au cœur de la stratégie de développement durable du groupe OTB. Nous pensons que le fait de travailler main dans la main avec nos partenaires et fournisseurs tout en s’engageant auprès des institutions locales et en soutenant des organisations internationales telles que l’ONUDI est fondamental pour résoudre l’un des plus grands problèmes de l’industrie de la mode : les déchets. Nous sommes déterminés à poursuivre l’engagement avec nos partenaires marocains afin de trouver des solutions efficaces qui profitent à tous les acteurs de la chaîne de valeur », a déclaré Sara Mariani, Responsable du développement durable au sein du groupe OTB.

Lors du second projet pilote, Novimat – Casafibre, un important producteur marocain de fibres discontinues de polyester à partir de PET recyclé, a investi dans des équipements pour produire des applications non tissées (panneaux d’isolation pour la construction, l’automobile, les remplissages, etc.) et s’intéresse au marché et aux perspectives de production offerts par ce secteur. L’entreprise démontrera le potentiel commercial de l’utilisation des déchets textiles locaux de pré-consommation qui ne conviennent pas à un recyclage de qualité, pour alimenter la production d’applications non tissées et considèrera à cette fin des options d’investissement dans une ligne de broyage de textiles.

Les deux projets de démonstration sont coordonnés par Blumine qui, avec une équipe d’experts internationaux, apportera un soutien technique aux deux sociétés marocaines.

« Nous sommes ravis de soutenir l’approche Textile to Textile d’EVLOX, qui vise à démontrer la faisabilité d’un fil de haute qualité à partir de coton recyclé dans l’industrie du denim, ainsi que l’avancée majeure du groupe Novimat dans la production de textiles techniques à partir de matériaux recyclés. Les deux projets construisent l’avenir de l’industrie textile marocaine », a déclaré Pascal Denizart, Directeur général du CETI (Centre Européen des Textiles Innovants) et chef d’équipe des ingénieurs du CETI.

Les résultats des deux projets de démonstration industriels serviront à élaborer une feuille de route pour le Maroc sur le recyclage des déchets textiles pré-consommation. La feuille de route vise à soutenir les autorités, les fédérations industrielles et les acteurs de la chaîne de valeur du textile et de l’habillement au Maroc sur la manière d’éliminer les obstacles qui entravent une valorisation pratique, réalisable et rentable des déchets textiles pré-consommation au Maroc.

Pour plus d'informations sur le projet SwitchMed/MED TEST III au Maroc, veuillez cliquer ici.

« Nous pensons que le fait de travailler main dans la main avec nos partenaires et fournisseurs tout en s'engageant auprès des institutions locales et en soutenant des organisations internationales telles que l'ONUDI est fondamental pour résoudre l'un des plus grands problèmes de l'industrie de la mode : les déchets. »

Sara Mariani, Responsable du développement durable au sein du groupe OTB

CELA POURRAIT AUSSI VOUS INTÉRESSER