Selon la FAO, la production aquacole mondiale a augmenté de 527 % entre 1990 et 2018, année où elle était estimée à 114,5 millions de tonnes. En Tunisie, l’aquaculture se développe également, avec une production actuelle d’environ 23 000 tonnes par an, soit près de 18 % de la production halieutique totale du pays. Toutefois, les pratiques non durables d’aquaculture peuvent entraîner de graves conséquences sur l’environnement, telles que l’accumulation de nutriments et d’effluents sous les cages, sur le fond marin. Les débris issus de l’aquaculture peuvent provoquer la prolifération d’algues, l’eutrophisation et l’appauvrissement en oxygène à proximité des cages, ce qui peut nuire aux écosystèmes marins situés aux alentours des sites d’aquaculture.

Dans le cadre de la composante Économie bleue de SwitchMed, financée par l’UE, des actions ont été mises en place afin de faire progresser les principes de consommation et de production durables dans certains secteurs économiques « bleus » clés de la région méditerranéenne. En Tunisie, l’ONUDI a mené une étude cartographique sur la chaîne de valeur de l’aquaculture. Si l’industrie affiche de bonnes performances, les indices de consommation restent trop élevés par rapport aux références internationales.

Par conséquent, l’ONUDI, en collaboration avec la Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture (DGPA) et un consortium d’experts nationaux et internationaux, fera la démonstration de certaines technologies éco-innovantes susceptibles d’optimiser l’indice de consommation, d’améliorer l’efficacité dans l’alimentation des poissons et la performance environnementale des aquacultures. Une installation aquacole située dans la baie de Monastir permettra de démontrer et d’évaluer l’adéquation des technologies sélectionnées dans des conditions de production applicables aux aquacultures en Tunisie.

« La durabilité économique et environnementale du secteur peut être assurée par l’adoption de systèmes INTELLIGENTS innovants basés sur la technologie des capteurs, par le passage à des sources d’alimentation alternatives ainsi qu’à des systèmes d’alimentation avancés, par l’intégration d’écloseries et la diversification des espèces », a déclaré Mme Hanan Hanzaz, Cheffe de la Division de coordination régionale pour les pays arabes et Représentante de l’ONUDI en Tunisie.

Le projet pilote dans le secteur de l’aquaculture en Tunisie consistera à évaluer l’applicabilité, l’efficacité et le potentiel de la combinaison de plusieurs technologies à une échelle industrielle dans des conditions de production réelles, dans différentes conditions maritimes et météorologiques, en tenant également compte des stades de développement et des périodes de croissance des poissons. En outre, des modules de formation sur le terrain seront proposés au personnel de 25 installations aquacoles, contribuant ainsi à développer leurs compétences relatives aux technologies démontrées, avec un apprentissage des opérations et de la maintenance au centre de démonstration.

Selon M. Hechmi Missaoui, directeur général de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer INSTM – « L’initiative Économie bleue de SwitchMed représente pour l’industrie aquacole tunisienne une excellente occasion d’effectuer la transition vers des pratiques plus durables, de devenir plus résiliente et compétitive et j’invite tous les acteurs nationaux, institutions, R&D, secteur des entreprises à saisir cette opportunité. »

Les données, les informations et l’expérience recueillies à partir du projet pilote de démonstration, ainsi que les consultations des parties prenantes, serviront à l’élaboration d’une feuille de route pour l’économie bleue qui pourra fournir des recommandations et des incitations politiques visant à favoriser l’adoption de solutions aquacoles plus durables en Tunisie et dans la région méditerranéenne.

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