Selon une cartographie des déchets, les industries du textile et de l’habillement situées en Égypte produisent chaque année 212 000 tonnes de déchets textiles postindustriels et préconsommation. La capacité de recyclage du pays étant limitée, ces quantités ne sont pas réintégrées dans la chaîne de valeur textile et sont principalement destinées au décyclage.

Pour remédier à cette situation, l’atelier SwitchMed B2B a réuni autour d’une table ronde des hauts représentants issus des secteurs clés. Des spécialistes de l’Apparel Export Council of Egypt, de l’Egypt Textiles & Home Textiles Export Council, de PETCORE Europe, de Chemical Recycling Europe et de Blumine S.R.L. ont exploré le paysage local et international du recyclage des textiles, dévoilant les opportunités et les défis. Selon Samer Riad, membre du conseil d’administration de l’Apparel Export Council of Egypt, « les usines de vêtements ont un besoin essentiel de se débarrasser des déchets, et ce rapidement, et les recycleurs doivent répondre à ces besoins ».

Afin de répondre à la demande des marques internationales, il est conseillé aux entreprises du secteur du textile et de l’habillement d’intégrer dans leurs produits des matériaux recyclés. Toutefois, les entreprises égyptiennes dépendent surtout des fils recyclés importés, car les fils recyclés produits localement ne parviennent pas à couvrir la demande croissante. Maurizio Crippa, vice-président de Chemical Recycling Europe, a souligné qu’il est indispensable de disposer d’une capacité de production de matériaux recyclés dès lors que la demande de matériaux recyclés augmente, ce qui ne peut se concrétiser du jour au lendemain.

L’ONUDI met actuellement en œuvre deux initiatives pilotes dans le cadre du programme SwitchMed afin de développer des modèles d’affaires pour le recyclage des déchets textiles postindustriels et préconsommation en Égypte. Le premier projet entend moderniser la capacité de recyclage en encourageant les investissements dans des technologies avancées de recyclage chimique et mécanique. Le second projet est axé sur la création d’un réseau de fabricants de vêtements et d’entreprises textiles pour une gestion efficace des déchets textiles en vue d’un recyclage de haute qualité.

Ainsi, l’atelier B2B a présenté deux opportunités d’investissement pour le recyclage des textiles en Égypte. La première opportunité concerne une technologie de pointe en matière de recyclage chimique, qui nécessite d’importants investissements en capital. Cependant, en saisissant une telle opportunité, environ 35 à 50 % des importations annuelles de l’Égypte pourraient être remplacées par du PET recyclé. La seconde opportunité se concentre sur le recyclage mécanique du coton et des tissus riches en coton, qui représentent près de la moitié des déchets textiles de l’Égypte.

Des fournisseurs de technologie européens, dont Gr3n SA, Dell’Orco & Villiani SRL, OMMI SRL et Andritz, ont présenté leurs solutions innovantes. Dans le même temps, les instruments de financement Egyptian Pollution Abatement Program (EPAP III) et Green Economy Financing Facility (GEFF) ont présenté leurs produits, offrant une solution complète aux participants.

En particulier, une fois l’atelier terminé, dix investisseurs ont discuté, dans le cadre de rencontres B2B, avec des fournisseurs de technologie européens, afin d’approfondir les spécificités et les coûts des équipements. Dans les mois à venir, SwitchMed continuera à soutenir en Égypte les entreprises locales, à démontrer les avantages de ces investissements et à encourager l’engagement des investisseurs.

Les premiers résultats des deux initiatives de l’ONUDI en matière de recyclage des textiles seront présentés courant 2024.