Au cours de la session plénière, le directeur général de la Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture (DGPA), Ali Cheikh Sboui, a partagé sa vision de l’industrie aquacole en Tunisie à l’horizon 2030. Il a souligné les défis liés au changement climatique pour la région et a déclaré que « le ministère est très reconnaissant à l’initiative SwitchMed Blue Economy. Nous invitons tous les professionnels du secteur de l’aquaculture à adopter les technologies SMART pour stimuler le développement de pratiques durables et résistantes au changement climatique. »

Plus de 100 réunions bilatérales entre les professionnels tunisiens de l’aquaculture et les fournisseurs de technologie ont eu lieu au cours de l’événement B2B. Au cours de ces réunions, les relations d’affaires potentielles ainsi que les besoins et solutions spécifiques pour chaque professionnel du secteur ont été explorés. L’Agence de coopération italienne et l’Agence de promotion des investissements agricoles ont également présenté des mécanismes financiers spécialement conçus pour encourager les investissements du secteur privé dans les technologies durables du secteur de l’aquaculture.

L’événement a été organisé dans le cadre du Programme SwitchMed Blue Economy financé par l’UE, qui, sous la direction de l’ONUDI, vise à soutenir l’adoption de pratiques plus durables tout au long de la chaîne de valeur de l’aquaculture tunisienne. En intégrant des technologies inédites en Tunisie, le projet pilote de l’ONUDI démontre actuellement l’application de solutions innovantes, telles que l’intelligence artificielle et les outils digitaux, au sein d’une ferme aquacole dans la baie de Monastir, qui peuvent améliorer la performance opérationnelle dans le contexte industriel de l’aquaculture marine tunisienne.

L’un des principaux facteurs de pollution de l’environnement et de coûts élevés dans l’aquaculture au niveau mondial est l’utilisation excessive d’aliments pour poissons, qui est également un enjeu en Tunisie. Une cartographie de la chaîne de valeur, publiée en 2020-2021 par l’ONUDI, a révélé que le taux de conversion des aliments (FCR – Feed Conversion Ratio en anglais) des aquacultures en Tunisie, (compris entre 2 et 2,5), dépasse les standards internationaux autour de 1,6. Ceci peut avoir un impact direct sur l’environnement, la compétitivité des aquacultures et peut mettre en péril ce secteur important de l’économie tunisienne.

INNOVASEA, l’une des 12 technologies présentées lors de l’événement B2B, fournit aux opérateurs aquacoles une solution de suivi en temps réel de leur stock de poissons et peut réduire le FCR de 5 à 10 %. Diogo Thomaz, directeur général et vice-président des logiciels d’aquaculture d’INNOVASEA, s’est montré enthousiaste : « Je travaille dans le secteur de l’aquaculture depuis 25 ans, et cet événement est le premier que je n’ai jamais vu – une occasion remarquable d’entrer en contact avec l’ensemble de la profession aquacole tunisienne ».

Jusqu’en 2024, l’ONUDI, en collaboration avec l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM) et un consortium d’experts nationaux et internationaux dirigé par AquaBioTech Group, étudiera l’applicabilité de technologies et de solutions éco-innovantes susceptibles d’améliorer la productivité et la performance environnementale du secteur de l’aquaculture en Tunisie.

Plus d’informations sur le projet pilote ici et accès à la version numérique du catalogue des technologies innovantes en Français et en Anglais.